mercredi 29 avril 2009

Un jour votre voisin vous tuera...Et vous adorerez ça! (2)

A l’intention d’Adrien Leblanc
25 rue Saint-Abri
92220 Bagneux


Cher Monsieur Leblanc,


Votre lettre m’a particulièrement touché, et je dois vous avouer que je loue le ciel que le sort m’ait désignée à vous. Vous semblez être un homme particulièrement équilibré, sain dans ses lectures, et d’une morale personnelle très stricte. Je ne savais pas que notre voisinage possédait des hommes d’une trempe telle que la votre. J’accepte donc avec une joie certaine votre émouvante déclaration d’homicide. Mais laissez moi vous parler un peu de moi à présent.

Je suis belle. Je suis aussi belle que vous êtes paresseux. Il est dommage que votre choix se soit porté sur moi. Je suppose que vous avez ouvert le botin et cherché un nom au hasard. Joël Moche, est un nom qui sonne plutôt bien vous ne trouvez pas ? C’est sûrement un nom qui a dû vous décider et vous conforter dans votre décision de mettre fin à une vie. Avec un nom pareil, vous êtes vous dit, on ne mérite que de mourir. Le fait que je sois un homme au patronyme si laid a du vous émouvoir, vous désirez me soulager de toute ma misère de Joël Moche. Hélas…C’est une erreur de frappe qu’il faut remercier, et non pas le ciel. Car c’est un vieux pigiste aux yeux fatigués qui vous a guidé vers moi en oubliant deux lettres de mon prénom. Je vous sens fébrile. Et oui, mon nom est Joëlle Moche. Vous redouteriez de tuer une femme ? Ne vous arrêtez pas à un si petit détail. Le fait que je possède 2 chromosomes X ne devrait pas ébranler votre implacable détermination. Si vous avez décidé de me tuer par envie, moi j’ai envie d’être tué. Vous êtes donc fort bien tombé Monsieur Leblanc. Mais oublions cette affaire pour le moment, je désirerai vous donner un peu plus de détail sur ma vie.

Je suis donc incroyablement belle. La vie a un sens de l’humour très particulier. Quand deux êtres aussi laids qu’imbéciles s’unissent et donnent naissance à un poupon exquis et éveillé, c’est que le destin réserve quelque chose de particulier à cet enfant.

J’ai donc passé mon enfance à pousser toujours plus belle et fraîche. Au grand damne de mes parents qui rapetissaient et s’enlaidissaient aux fil des ans. Quand on est un Moche, on a une enfance difficile qui nous forge le caractère me racontai mon père avant que je ne rentre à l’école primaire. Oui, c’est vrai, j’ai eu une enfance particulière. Dans la salle de classe, au premier appel, on m’attendait laide et renfrognée. Mais les rires se turent soudain, quand une main blanche, une présence vaporeuse, une enfant délicieuse, une voix douce et sucrée s’éleva : « Présente ! ». En un mot prononcé, ma venue sur cette Terre avait pris un sens. Les garçons, les filles, les hommes, les femmes. Tous me regardaient comme si j’avais été une apparition. Oui, j’étais présente. Ma seule présence suffisait à justifier mon existence à leurs yeux. Moche devînt soudain le plus beau des noms. Les belles femmes ont un énorme pouvoir sur leur entourage. J’ai pris conscience ce jour là, que j’aurai une emprise sur les gens de mon espèce que personne ne possèderai jamais plus, une fois mon séjour sur cette planète terminé.

Non seulement, j’étais incroyablement belle, mais en plus j’étais doué. Je pouvais donc devenir ce que je souhaitais. Il se trouva que je désirai devenir encore plus influente que je ne l’étais déjà. Je choisis donc de devenir directrice de création en agence de pub. De ce poste, je décide actuellement de ce que les gens voudront acheter demain. Je suis omniprésente, dans les magazines, dans les journaux, à la télévision, dans la rue, dans le métro, dans votre cuisine. Personne ne peut échapper à mon pouvoir. Je suis de plus incroyablement riche. Si l’envie m’en prenait je pourrais acheter n’importe quelle hôtel particulier parisien, pour en faire une résidence secondaire. Il me semble qu’à présent vous avez encore plus envie de me tuer. J’en serai ravie.

Je crois que désormais, je peux vous laisser vous concentrer sur la tache qui vous incombe. Désolé, ce n’est pas une tache, mais une envie. Allez donc jusqu’au bout de votre envie Monsieur Leblanc. Je ne saurai vous retenir. Je dois désormais retourner dominer le monde, et je m’excuse de ne pas pouvoir plus m’attarder dans cette missive.

Au plaisir de notre future rencontre, veuillez agréer, Monsieur Leblanc, mes salutations les plus distinguées.

Joëlle Moche, votre dévouée victime.

mardi 28 avril 2009

Un jour votre voisin vous tuera...Et vous adorerez ça! (1)

A l’intention de Joël Moche.
22 rue Saint-Abri
92220 Bagneux


Bonjour, je suis con.


Enchanté de faire votre connaissance. Vous êtes très jolie, vous savez ?
Qu’est-ce que je fais dans la vie ? Je suis con. C’est ma profession. Ce n’est pas un travail pour vous ? Figurez-vous que ça me demande énormément de temps et d’effort pour rester au top de ma profession. Ce n’est pas donné à tout le monde d’être aussi insouciant et imbécile que moi.
Si j’en suis fier ? Oui, assez. Je crois deviner que ma profession ne vous plaît pas. Vous devez me prendre pour un con, et j’en serai flatté. C’est mon boulot après tout. Revenez mademoiselle, la soirée ne fait que commencer.

Quarante trois. C’est le nombre de gouttes de buée qui perlent le long de ma pinte. Elle doit avoir un goût dégueulasse maintenant…J’aurai du la boire au lieux de compter l’inutile. Mais que voulez-vous, à force de suivre mes envies immédiates je me retrouve souvent à faire des choses inutiles. Perdre mon temps est mon passe-temps favori. Je dirai même que c’est mon style de vie. Les gens qui me connaissent ne font plus attention. C’est dommage, je suis assez incroyable comme mec pourtant. J’aimerai qu’on remarque à quel point je suis différent, mais c’est peut-être parce que nous faisons parti d’une génération d’êtres blasés par la vie. Plus rien ne nous étonne. C’est tellement frustrant d’avoir la certitude que plus rien ne peut nous surprendre, alors on devient aigri et cynique.
Heureusement que j’ai des passions dans la vie. J’aime chier ! J’adore ça. Je passe le plus clair de mon temps le cul posé sur une cuvette. J’aime aussi manger. Une passion bien utile quand on aime chier autant que moi. Ensuite…Et bien c’est à peu près tout. Je sais être plus intéressant que ça d’habitude. Je ne suis pas très en forme en ce moment. J’essayerai de faire mieux la prochaine fois.

Un inconnu vous offre une fleur dans la rue, que faites-vous ? La fille de mes rêves répondra à tous les coups : « Je la mange ! ». Un jour où je ne serai pas occupé à ne rien faire, j’irai offrir des fleurs à des inconnues dans la rue, pour trouver ma future femme. Un être avec qui je pourrai partager des expériences absurdes et dénuées d’utilité. Une vie d’oisiveté nourrie par l’étrange et la paresse dynamique. Oui, dynamique ! Car j’ai beau être flemmard et oisif, je le suis en mouvement. Oui monsieur ! Je vous apprends quelque chose apparemment : on peut glander activement. Saviez-vous que l’on pouvait jouer à la console 12 heures d’affilé sans se rendre compte que l’on est nu comme un ver et que la porte de son appartement est grande ouverte ?

J’aime les femmes. Mais j’aime la flemme. Ce n’est pas très compatible. Pour trouver une compagne, il faut avoir un minimum de combativité. Ce dont je suis totalement exempt. Comment je fais alors pour me dégoter une copine ? Bah, étrangement, je ne fais rien. Ca prend du temps mais ça marche. Je passe mon temps à ne rien tenter. En effet, je suis bien trop maladroit pour réussir quelque chose que je désire volontairement. Je me laisse donc porter par le courant des choses. Une fille me plaît. Je discute avec elle avec l’intention de devenir son ami. Trois mois plus tard je sors avec elle…Ou bien une autre fille m’aura sauté dessus avant ça. Il ne faut pas être pressé, mais ça marche. Ce n’est ni de la désinvolture ni de la pédenterie : c’est de la paresse. Et puis de toute façon, si un jour je me réveillais avec l’irrésistible envie de déborder d’énergie et de bon vouloir, vous pouvez être sûr que ce serait une journée remplie de déceptions.

Bien, maintenant que mon portrait est tracé dans ses grandes lignes, nous pouvons commencer à rentrer dans le vif du sujet : Mon nom est Adrien Leblanc, et dans dix jours je vais vous tuer.

Pourquoi dix jours ? Et bien, parce que ça sonne bien…Et puis d’ici là j’aurai peut-être oublié ce que je viens de décider. Dix est un nombre qui sonne bien. Ca fait penser aux 10 doigts de la main, ou bien aux 10 orteils, ou bien aux 10 balles qui cribleront prochainement votre corps. Et puis en 10 jours, vous aurez pleinement le temps de dire au revoir à vos proches, et de régler vos affaires en cours. Prenez donc le temps de sentir le parfum des roses, avant de les manger par la racine.
Je suis désolé que le sort vous ait désigné. Mais il faut savoir accepter le destin. En tant que procrastinateur professionnel, la fatalité fait parti des choses auxquelles je crois. Oui, j’ai certaines convictions. Le fait d’être une éponge ne m’empêche nullement de penser et de croire à certaines choses. Figurez-vous que je suis très cultivé. Quand je décide de ne pas faire les choses que je dois faire, et bien je lis la plupart du temps. Je lis tout ce qui me passe sous la main. Je lis Tolstoï, je lis Beigbeder, je lis Bukowski je lis Kant, je lis Hugo, je lis Platon, je lis Duras, je lis Louisa May Alcott, je lis Pratchet, je lis Notomb, je lis J.K Rowling…J’aime lire, peut-être autant que j’aime chier.
Ma bêtise est de suivre mes envies. Aujourd’hui j’ai eu envie de vous tuer, et j’en suis désolé. Mais ma ligne de conduite a toujours été de suivre mon instinct. Je me dois donc d’aller jusqu’au bout de cette envie soudaine. Soyez assuré que je m’appliquerai à la tache du mieux que je le pourrai. Je n’ai encore, en effet, jamais tué personne. Vous serez donc une grande première. Mais si je pêche par l’inexpérience, je me rattraperai par le zèle.
Bien, maintenant que les choses sont dites, je peux retourner à mes activités habituelles…

Bien à vous, Adrien Leblanc, votre assassin.

vendredi 24 avril 2009

Auto-portrait Biélorusse

Parce que j'ai jamais compris pourquoi ça s'appelait un portrait chinois, j'ai décidé de rebaptiser ça comme ça. Donc je vais essayer de vous faire comprendre qui je suis en vous parlant succinctement de ces oeuvres qui ont fait de moi et de ma plume ce que nous sommes à l'heure actuelle.

En attendant Godot - Samuel Beckett

J'ai 17 ans et je n'ai jamais vraiment aimé lire. Et puis voilà qu'on me fout cette bombe dans les pattes car elle est au programme. Gloire à l'Education Nationale! Stupéfait, je découvre que bien avant moi, des gens ont cultivé et élevé en art le sens de l'absurde qui m'a toujours été si cher. Luttant contre une littérature et un théâtre figé dans des conventions surannées avec pour seule arme un enchevêtrement de mots, de situations, de dialogues complètement absurdes.
Bref, mon premier déclic.

Frédéric Beigbeder - 99F

Je le découvre tardivement avec 99F, alors que les rumeurs et les critiques se sont étouffées. Je lis ce livre avec un sourire aux lèvres en me demandant ce que ce connard pourra bien inventer de pire. Je lis la trilogie des Marc Marronier en entier et bien malgré moi je deviens fan du petit bourgeois décadent à lunettes. Des phrases chocs qui sonnent comme des slogans de pub. Des situations débiles mais vrai. Un sens de l'ironie, du caustique, de l'humour noir. Il joue avec les mots et fait sonner tout ce qu'il peut de façon accrocheuse, voir parfois racoleuse. Je n'y peux rien: j'aime beaucoup.

Charles Bukowski - Contes de la folie ordinaire

Le vieux Hank je l'ai découvert en école d'ingénieur alors que je commençai à peine à vivre de mes propres ailes. Découvrant ce qui est beau et ce qui est moche. Je lis Conte de la folie ordinaire. Une grande baffe dans la gueule. Ce type est sale et alcoolique. Il parle de baise, d'alcool, de courses hypiques. C'est un vieux dégueulasse qui regarde le monde comme si c'était un gros tas de merde qu'il s'apprêtait à envoyer aux égouts en tirant la chasse d'eau. Un sacré misogine aussi. Mais c'est un génie. Il raconte une vie hallucinante dans des nouvelles plus tordues les unes que les autres. Dans ses bouquins il y a des putes robots, des mecs qui se font rapetisser pour servir de godemichet, des singes volant qui font la course jusqu'à Washington, et surtout que de cuites, des road trip, des femmes et du cul... Des concentrés d'une vie alcoolique, désabusée, mais vécue à fond. Je t'aime vieux salaud!!

Henri Miller - Sexus

Je suis au Japon, dans une ville de merde, avec un boulot de merde. Je suis loin de tout, je me fais chier et je me sens seul. Ma copine me manque et ma vie sociale est misérable. Une amie branché littérature m'avait regardé dans les yeux à Paris et m'avait dit: Lis la trilogie 'La crucifixion en rose' de Henri Miller. Je la connaissais pas vraiment cette bonne femme à vrai dire, mais elle m'avait bien cerné la garce. Je sors 'Sexus' de mon sac. C'est le premier Tome et il est énorme. Ca me fait un peu peur. Et puis je me lance. C'est une auto-biographie qui parle de ses amours et d'une certaine époque de sa vie. Justement, sa vie, elle lui sort pas les trous de nez. Il la transpire par chaque pore de sa peau. La vie, la vrai. Il en déborde et il étouffe dans ce monde de merde où on doit se battre jusqu'à en crever pour faire ce qu'on veut vraiment faire dans la vie. 'Sexus' c'est aussi et surtout une ôde fantastique au sexe et à l'amour. Il n'utilise pas de métaphores à la con à base fleurs et d'abeilles qui butinent. Un chat c'est un chat et une chatte c'est une chatte. Grâce à ces mots, il décrit formidablement la beauté du sexe avec la personne qu'on aime. La passion, la sueur, les peaux brûlantes en friction, l'extase des sens. Il a changé ma plume et ma façon de penser de façon indélébile.

Paul Auster - La nuit de l'Oracle

Un auteur qui parle d'un type qui écrit. Un roman dans un roman. Jeux de mirroirs. L'écriture est fluide et envoutante. Une immersion totale pour peu qu'on ai certaine affinité avec l'écriture. Dans les romans de Paul Auster il plane toujours une atmosphère mystérieuse. Tu ne saurai pas dire comment la magie opère, mais quelque chose va se produire, et cette sensation s'épaissit au fur et à mesure du livre puis explose dans une fin étrange, presque fantastique. Mais la vie est étrange, parfois à tel point que ça n'en est plus réel. Les coïncidences...

Bon bah voilà. Ce sont un peu ces types qui ont fait de moi ce que je suis à l'heure actuelle. Merci les mecs!
N'hésitez pas à mettre la main sur un de ces bouquins, ils sont assez courts (sauf Sexus qui est énorme, mais trooop bien!) et se lisent très facilement.

Le Poulpe et la Pizza

Au début, je voulais écrire un petit texte sur un poulpe qui voulait manger de la pizza. Un conte initiatique animalier. Un truc du genre révolutionnaire. Mais en y réfléchissant j'arrivais à une impasse parce que les poulpes ça parle pas, et du genre pour commander la pizza c'est quand même galère. Ensuite il pourrait peut être parler mon poulpe, mais la pizza elle serait toute molle dans l'eau et puis la garniture elle se ferait la malle. Et je connais pas des masses de livreurs qui fileraient une pizza à un poulpe. Question de déontologie. Le règlement est tout de même assez strict là-desssus. Ensuite, on pourrait imaginer que le poulpe et le livreur deviennent potes. Oui, par exemple, ils pourraient fumer un petit joint ensemble en buvant des bières, parlant de tout et de rien. De leurs relations passées, que c'est tout de même vachement dur de reconnaitre son môme parmi 20 poulpes tout gluant et tous pareil, et de la difficulté d'insertion d'un animal aquatique dans la société actuelle...De la crise peut être aussi...Et du coup ils deviendraient super potes. Comme ça plus de problème pour payer la pizza. Ca se passerait sur une plage de la cote d'azur et ça serait beau. Il y aurait peut être des enfants, riant et courant main dans la main avec leur maman. Un sourire halluciné aux lèvres car le soleil couchant est violet et parce que les champignons de la régina sont pas très catholiques. Le sable entre les orteils (ou les tentacules), ils s'amuseraient bien et le temps passerait si vite qu'ils seraient le lendemain. Le poulpe squatte l'appartement du livreur et ils matent ensemble Discovery Channel. Puis il s'embrassent comme s'il n'y avait aucun lendemain. Parce que la vie est belle et ils savent très bien que cette relation n'a aucun avenir. Ils font l'amour pour la première et dernière fois. Passionnément. Et puis ils se serreraient très fort dans les bras en pleurant bruyamment tandis que le soleil se lève. Ca y est le poulpe doit repartir. Pirate des 7 mers, roi des fonds marins, et grand rêveur devant l'éternel,. Il y aurait une sonate de Beethoven super triste avec un pianiste qui agite la tête. Le livreur agite la main en criant son nom, et puis lui jette une dernière part de pizza...Un cadeau d'adieu. Ce serait si triste et si beau. Ce serait l'histoire de la vie...

Ce message est sponsorisé par une bonne pinte de Leffe, six mois de chômage et un excellent album d'Hocus Pocus( 73 touches).

lundi 20 avril 2009

Material Girl

Désolé, mais ce soir je n'ai pas envie d'écrire de jolies choses. A bon entendeur...

Jusqu'où peut on aller pour atteindre ses objectifs. Combien de personne est on capable de piétiner pour obtenir ce que l'on souhaite? Quels outrages est on prêt à subir pour être là où l'on veut. Je crois que ce sont des choix qui définissent un individu.
Il y a ceux qui ne tueraient pas une mouche. Il y a ceux qui crèverait un oeil à un chien. Il y a ceux qui vendraient leur corps aux cochons. Il y ceux qui offriraient leur premier né au diable.
Toi qui lis ces lignes, tu es de quel côté?

Il n'y a pas de gens bons et de gens méchants. Il y a seulement des gens qui accordent plus ou moins d'importance à leur entourage, voir même à leur propre personne. Ce ne sont que des détails, des entraves qui ralentissent leur progression. Pourquoi s'encombrer de notions inutiles comme la morale. La morale n'est pas le droit, et la transgresser ne nous envoie pas en prison. "Qu'importe si rumeurs et murmures grouillent partout où j'irai. Tant que j'obtiens ce que je désire..." m'a-t-elle un jour dit si honnête avec elle même, à genoux dans un parking, mon sexe entre les mains. Toute action humaine a un motif. Peu importe si vous le comprenez, l'essentiel est qu'il existe. Nous trouverons toujours un moyen de justifier nos plus horribles actions.
Et elle m'aspirait à nouveau, goulument, savourant ce confort et cette sécurité que je lui offrais en échange d'une simple pipe. Une belle maison, une garde robe hors de prix, un petit chien idiot, des relations influentes, des enfants imbéciles, une voiture de luxe...Voilà à quoi tenait mon mariage avec cette succube. A un peu de salive et de sperme mélangé dans une bouche, entre deux crissements de pneus, dans un parking d'hôtel quatre étoiles. Les lubies d'un vieillard pervers, et l'ambition bourgeoise d'une coiffeuse généreuse...

jeudi 16 avril 2009

Addiction

Enfin chez lui. Il a attendu ce moment toute la semaine. Il dépose son manteau et enlève ses chaussures. D'une main il desserre sa cravate en soupirant. Il a envie d'un petit verre pour décompresser, alors il se sert un martini. Rien n'a avancé comme il voulait. Le projet d'amélioration du site prend du retard, les fournisseur qui font n'importe quoi, et puis cette grève qui paralyse l'arrivée des matières premières au port. Accoudé au bar de la cuisine il se dit qu'il a bien mérité un petit extra. Il va s'en faire un petit pour la route.

C'est le genre de moment que l'on partage entre amis d'habitude, et il n'a pas vraiment l'habitude de faire ça tout seul. Mais aux grands maux, les grands remèdes. Il va chercher la boîte qu'il a caché dans un tiroir de la salle de bain et revient s'assoir dans le canapé devant la télé. Il en sort un déjà tout prêt et le met dans sa main, savourant à l'avance les sensations qu'il va lui procurer.

Tout doucement, il referme ses doigts autour et sent la petite chose jaune frissonner en piaillant. Il ne peut plus attendre. A l'aide de ses deux mains, de toutes ses forces, il presse le poussin qui éclate dans un giclée de duvet et de sang. Il soupire en s'affalant. C'est toujours trop court... Il a envie de s'en faire un autre. Mais ce ne serait pas raisonnable...

Attention les poussins sont à consommer avec modération.

Ce message vous a été proposé par l'Association d'Extrermination des Petits Animaux Mignons.

vendredi 10 avril 2009

Dans le train...

Dans le train, tout se passe lentement. On a le temps de goûter chaque geste, chaque pensée. Tout dure des heures. Le train va si vite que le temps coule plus doucement. Mon reflet me contemple. Je m'arrange toujours pour être près de la baie vitrée. Quand il n'y a rien à faire, on peut regarder la vie ralentir à travers les arbres qui défilent. Les couleurs se mélangent en une masse informe.
Dans le train je m'invente des histoires. Le train produit cet effet en moi que mon imagination s'enflamme.
Confortablement assis, tout près les uns des autres, les gens se sourient, ils discutent, lisent, dorment, rient et parfois pleurent. La rame est remplie d'amis improvisés. Nous partageons la même intimité le temps d'un voyage.
D'aucun diront qu'il s'agit plutôt de promiscuité. C'est leur point de vue et je ne pense pas qu'ils regardent du bon côté de la lorgnette.
Je suis là et il y a cette jeune fille qui me sourit et s'assied tout près de moi. Elle enlève son manteau et prend ses aises. Je l'écoute téléphoner à sa mère et découvre bien malgré moi un peu tout de sa vie. Et puis elle s'assoupit, presque contre moi. Son pull distendu glisse sur ses épaules et j'aperçois une bretelle de son soutien gorge.
Mon imagination s'enflamme. Je me vois l'entourer du bras et l'embrasser sur le front. Caresser ses cheveux et la regarder somnoler. Ce serait ma petite amie et je serai heureux. Mais ce n'est pas le cas. Je rougis et détourne les yeux de son décolleté. Les arbres défilent. Les fils électriques oscillent au rythme du rail. Les champs s'étalent en tournoyant.
Parfois les rêves semblent si réels qu'ils en deviennent douloureux. Bientôt Paris.
Ma belle au bois dormant se réveille. Elle s'aperçoit que je la regarde et sourit les yeux mi-clos.
"Tu as bien dormi?" Elle se détourne et s'étire dans un baillement sonore. Les mots ont failli sortir. Le train est à quai. C'est la fin du rêve. Encore une jolie fille qui quitte ma vie.

mercredi 8 avril 2009

Saint - Michel

Les gens m'entourent. Chacun sa chacune.
Ils parlent anglais, allemand, chinois...certains parlent français.
Il fait beau, les filles sont jolies. Un poste fait frémir l'eau de la fontaine. Sur un bras, sur une jambe, avec passion et style, les danseurs virevoltent. La sueur perle sur leur front. Les gens s'attroupent pour les regarder. Quelque chose se passe.
La musique se mêle, au clapotis de la fontaine et au bruit des voitures. Les remous de l'eau projettent des éclats dorés sur les regards plissés.
Moi, je n'aperçois plus grand chose. Le rideau humain masque les danseurs. J'entrevoie des mains et des pieds qui tournoient en rythme au dessus des casquettes.
Une fille à la moue boudeuse s'assied en tailleur non loin. Elle regarde l'écran de son réflex avec un air absorbé. Les danseurs ne semblent pas l'intéresser. Et moi je la regarde...Elle remonte une mèche de cheveux derrière son oreille et j'aperçois sa nuque blanche et délicate. Ce doit être l'été...
Son regard vagabonde. Elle attend quelqu'un.
Le mur s'effrite petit à petit. Les danseurs ont fini par lasser. Il y a tellement de choses à voir et à photographier. C'est grand Paris.
Une dame que je n'avais pas vu arriver tapote mon épaule du bout des doigts. Elle semble gênée. Je me lève.
" Vous pouvez prendre une photo de moi près de la fontaine?"
Elle sourit timidement et me tend un vieil appareil jetable. Ca fait trente ans qu'elle habite à Paris. Elle travaille à l'hôtel de ville. Sa soeur resté "au pays" à toujours voulu voir le Paris dont elle lui parle si souvent. Après trente ans d'attente, elle recule de plusieurs pas et prend fièrement la pose.
Cric. Cric...Clic!
Ca y est c'est fait. Elle à l'air heureuse. Le pas léger, elle reprend son chemin et me lance un dernier "Merci", un grand sourire aux lèvres. C'est moi qui sourit à présent. C'est contagieux il faut croire...

mardi 7 avril 2009

Vous allez tous mourir!...Un jour...Peut être...

Dès fois, je me dis que la vie c'est vraiment trop court...Et oui, désolé de plomber l'ambiance, mais je suis en effet atteint d'une maladie incurable et plutôt vicelarde: la mort...

Les symptômes sont assez simples, mais non moins effrayant: il me reste en effet une période de temps tout à fait aléatoire à vivre allant d'une minute à 80 ans, et ensuite...Bah je serai mort. Une maladie d'autant plus terrifiante que nous l'avons tous chopé à la naissance!! C'est tout de même incroyable qu'on en parle pas plus au Journal de TF1...Avouez tout de même que c'est assez terrifiant de se dire que demain, il existe une probabilité non nulle que je meure écrasé par un piano à queue. Fou non?!
Mais la plupart des gens ne sont pas aussi conscient que moi, et ils se disent que la mort c'est pour les autres, qu'ils ont été vacciné par leur parents quand ils étaient petits.

Je vous présente donc M.Dupont. Assis sur la cuvette, il pousse avec un air contrit et vous salue de la main.
- Bonjours les enfants!...Plouf!
Bonjour Monsieur Dupont...
Mais ce que M. Dupont ne sais pas, c'est que dans une seconde, un vaisseau sanguin minuscule va éclater dans son cerveau, provoquant une mort instantanée. Pas de chance mec.
- Merde alors...
Et l'espace d'une seconde qui semble s'étirer à l'infini, M. Dupont va voir défiler sa vie. Son premier amour, cet été chez ses grands-parents, la fête qu'il avait organisé pour ses vingts ans, les premiers pas de son fils. Mais aussi ce manuscrit qu'il n'a jamais essayé de publier, ce travail qui ne lui plaît pas et qui a bouffé la moitié de sa vie, et puis cette femme qui a traversé sa vie et qu'il n'aurait jamais du laisser partir.
Monsieur Dupont a vécu une belle vie, mais il part, le caleçon sur ses mollets et la merde au cul, en se demandant si c'était vraiment la vie qu'il voulait vivre. Dans un dernier pet qui constelle la faïence de petits éclats marrons, Monsieur Dupont s'en va...

Voilà ce qui risque de vous arriver si vous n'êtes pas conscient qu'un jour votre vie va finir. Je ne vous dis pas que vous allez être fauché au moment du popo, mais que ce serait con de vivre une vie pleine de regrets. C'est pour ça qu'il faut se dépêcher et en profiter à fond. C'est en ça que la vie c'est trop court: Il y a trop de choses à faire!

Vivez bien, vivez passionnément!! Et mangez des fibres!!

dimanche 5 avril 2009

Courriers indésirablement divins...

Ce matin j'ai reçu un mail de Jesus. Ca m'a assez surpris, Jesus qui m'écrit....
Pourquoi moi et pas quelqu'un d'autre? La raison est assez simple quand on y réfléchit, c'est parce qu'il me connaît bien. Après tout, c'est Dieu. Il a donc très vite compris que j'avais besoin d'une Rolex à moitié prix. Le sauveur me propose donc un éventail assez impressionnant de montres de luxe pour un prix dérisoire...Un miracle en somme. J'ai donc acheté quelques modèles pour moi et mes amis parce que, je sais reconnaître un miracle quand j'en vois un. Et puis mes potes c'est des geeks alors comme ça je fais d'une pierre deux coups: je sauve leur âme et je leur offre une montre chic. Comme ça ils deviendront mes amis dans la vrai vie et on pourra faire des trucs ensemble et tout.
Du coup, en fin de matinée, quand Marie, la sainte mère de Dieu, m'a proposé du Viagra pour satisfaire ma copine, j'ai pas trouvé ça bizarre... Pleine d'empathie et de compassion, elle a même pris le temps de mettre un petit mot à la fin de son email:"Si tu ne le fais pas pour toi, fais le pour elle!". Alors je me suis imaginé ce que pourrait en penser ma copine, si j'en avais une , et je me suis dit qu'elle serait tout à fait d'accord. J'ai donc commandé deux boîtes de pilules. Et j'en ai aussi profité pour commander un agrandisseur de pénis sur son site en ligne cette après-midi. Parce que dans les films sur internet, les filles elles ont l'air de préférer...les grandes tailles...

Juste un petit message pour déclamer mon amour pour les spams ! Ce matin j'ai regardé ma boîte mail et j'étais pété de rire tellement c'était n'importe quoi...

samedi 4 avril 2009

Projet Purple Bob: Bob (1)

Donc c’est l’histoire d’un type violet qui traverse Paris sur un cheval violet. Et puis ensuite y a des explosions, quelques fusillades, des meufs à poil, une course poursuite, des viols collectifs, du pudding qui tombe du ciel et plein sortes d’autres choses. Mais commençons par le commencement voulez-vous ? Ceci est donc le premier (très court) chapitre de ma nouvelle nouvelle/roman (on verra ça plus tard). Bonne lecture et je compte sur vos commentaires!!


Il fait beau et tiède. Le soleil de ne devrait pas tarder à se coucher. Et il y a ce type violet sur son cheval violet qui se ballade. Clopin clopant. Au trot. En sifflotant un vieil air disco-funk de Earth Wind & Fire. Forcément, comme il est violet, les gens se retournent sur son chemin. Il faut dire qu’il est à poil aussi, ça ne doit pas forcément jouer en sa faveur. Mais ça ne le dérange pas plus que ça … A ses yeux, ce sont le reste des gens qui sont trop habillés. Ridicules petits bonshommes portant autre chose que leur peau. Trop honteux pour montrer qui ils sont vraiment. Fragiles et frileux…Lui au contraire, il à l’air de savourer son effet. Rien ne semble lui faire peur. Ses yeux défient le monde entier.

Il déteste les parisiens trop blasés, qui ne daignent pas lui jeter ne serait-ce qu’un coup d’œil curieux. Il y a aussi ceux qui ne veulent pas d’ennuis. Ceux qui ont peur. Un homme assez fou pour se promener tout nu à cheval dans les rues de Paris ne peut être qu’un individu dangereux. Une peur d’animal battu, infondée et idiote. Dérouté par la nouveauté d’une telle situation, ils ont choisis de feindre l’ignorance en plaquant un regard faussement passionné sur les crottes qui parsèment le bitume. Il y a également les rigolos. Les « jeunes », qui se gaussent et le filment grâce à leur téléphone portable. Ils écriront sûrement un billet très inspiré qui viendra égayer la page fluorescente de leur Skyblog. Certaines personnes sont, néanmoins, plutôt enthousiastes à son passage. « Trop fort mec !! » ou encore « Putain c’est ouf !! » sont des exclamations récurrentes. On le prend en photo à la dérobée avant de s’enfuir.

D’autres vont même jusqu’à lui parler et lui poser des questions. La plupart du temps ce sont des femmes. Il faut avouer que Bob est bel homme. Son corps est admirablement bien dessiné. Dos large, fesses rebondies, jambes solides, pectoraux saillants et tablette de chocolat. Son visage ne ressemble à aucun autre, comme issu d’un métissage de toutes les races du monde. Son regard écarlate, à la fois doux et perçant, ses cheveux noirs ébouriffés, ajouté à la teinte violette de sa peau lui donnent un charme surnaturel. En l’apercevant de loin, on est tenté de penser à une mauvaise blague. Mais en le détaillant de plus près, on est saisi par la beauté étrange qui émane de son être entier. Bob ne réponds jamais. Il se contente de sourire gentiment en remerciant de la tête, puis il disperse les badauds d’un geste de la main. Il doit continuer sa route sous peine d’arriver en retard. Il aimerait pourtant prolonger sa petite promenade. Se faire admirer un peu, et continuer sa visite de Paris. C’est la première fois qu’il a l’occasion de visiter la plus belle ville du monde, mais le caractère professionnel de son séjour l’empêche de suivre ses envies à sa guise. Il poursuit donc sa route dans les rues du XVIe, klaxonné par les voitures et interpelé par les passants. Les immeubles sont jolis mais on finit vite par se lasser. Il n’y a pas grand-chose à voir ici alors il presse le pas.

Dix minutes plus tard, le voilà enfin arrivé sur la place du Trocadéro. Il n’a rencontré aucun problème majeur, et comme IL lui avait promis, la police n’est pas venue l’importuner pendant qu’il paradait. Le soleil touche l’horizon et il est temps pour Bob de rentrer en scène. Son expression change. Affichant une implacable résolution, Bob donne un coup de talon dans les flans de Numéro 1. Le cheval passe du 0 au 100 en à peine 5 secondes. Une sacrée bête pour sûr. D’un coup de sabot il envoie promener les voitures qui sont sur sa trajectoire, sous les yeux médusés des cigares, fourrures et lycéens friqués en terrasse. Bob et son cheval ne forment qu’un. Soudés l’un à l’autre ils foncent désormais à vive allure vers la rambarde de l’esplanade. Les touristes filment, les rollers s’écartent. Le cheval saute et tout le monde retient son souffle en écarquillant des yeux terrifiés. Il y en a même certain qui hurlent. Le temps est comme suspendu. Mais pourquoi ce type violet s'est-il jeté du haut de l'esplanade ? Mais il vole. Contre toute attente, le cheval prend de l’altitude et continue, en pédalant dans le vide, sa route en direction de la Tour Eiffel… Il y a donc un type violet tout nu, qui traverse le ciel de Paris en volant sur un cheval. C’est pas commun.

Un silence pesant règne sur l’esplanade du Trocadéro. Les gens n’ont pas vraiment envie de croire ce qu’ils viennent de voir. En contrebas, sur le Parvis des Libertés et des Droits de l’Homme, on entend des exclamations plus ou moins pertinentes comme : « C’est quoi ça ?! » ou encore « Oh Putain ! Y a un ch’val qui vole !! ». Et tandis qu’il arrive à hauteur de la Dame de Fer, une voiture quitte le pont d’Iéna en vrillant, avant d’atterrir dans la Seine, accompagné d’un tonnerre de coup de klaxons. Toute cette agitation à l’air d’amuser Bob, qui décide d’entamer un tour d’honneur autour de la Tour Eiffel avant de redescendre doucement. Il arrive en glissant entre les quatres pattes de métal. Les fers de Numéro 1 projettent quelques étincelles en crissant au contact de l’asphalte. Les touristes ne semblent pas comprendre, mais sont ravis. Les danseurs et les mendiants froncent les sourcils et n’osent pas s’approcher, ils n’ont jamais vu un truc aussi dingue de toute leur vie. Un cercle se forme à bonne distance de notre cavalier violet, mais personne ne bouge ni ne parle de peur de…Ils ne savent pas vraiment de quoi ils ont peur, mais ils ont peur.

Bob regarde autour de lui d’un air satisfait quand un clochard tout rouge s’agrippe à sa jambe en hurlant « C’est la fin du monde bordel !!!C’est ça ?!C’est la fin du monde !! ». Sans se départir de son calme, Bob écarte le SDF avec tendresse d’un geste de la main. Puis, se redressant un instant, il aperçoit un groupe d’individus qui tente de percer la foule. Ils ont une caméra et des micros. Voilà, ils sont enfin arrivés. Se retournant une dernière fois vers le clochard, il sourit. « Oui, c’est ça : c’est la fin du monde. Tu comprends vite toi ! Tu t’appelles Jean c’est ça ? ». Le clochard hoche de la tête comme un petit enfant qui se fait gronder. « Et bien Jean, rassures toi ! Toi, tu vivras. Alors maintenant casse toi…la télé arrive. ».

mercredi 1 avril 2009

Erotomanie des mots (sponsorisé par wikipédia)

Comme vous aurez pu le comprendre grâce aux posts précédents, je nourri un espoir imbécile qu'un jour je serai écrivain et publié (pour la petite histoire j'ai déjà un manuscrit tout prêt).
Mais à la base de ce délirium tremens, il y a comme toujours une histoire d'amour. Celle des mots.
J'en suis follement éperdu, presque autant que je m'aime moi. J'aime le son qu'ils produisent, leur beauté graphique, les histoires qu'ils évoquent, et la sensation d'ivresse qu'ils me procurent, sortant de mon corps par convulsions intermittentes en une logorrhée lancinante.
Mots crus, raffinés ou bien alambiqués, j'ai toujours cultivé un certain culte du bon mot, et j'aime m'entourer de gens qui partagent ma passion d'une façon ou d'une autre. Pas nécessaire d'être écrivain pour ça. Les jeux de mots, les belles formules, les non-sens et autres figures de styles (aussi débiles soient elles) qui ponctuent certaines de mes soirées: tout ça suffit à m'enchanter. Je trouve souvent plus fort que moi. Plus érudit. Plus inventif. Plus abondant. Mais c'est ainsi qu'on apprend, et malgré mon besoin irrépressible d'essayer de briller, il ya des fois où se taire et écouter est une alternative satisfaisante.
Je vais désormais vous laisser, car le cabinet d'aisance m'attend, moi et mon séant simiesque, non sans vous recommander auparavant quelques adorateurs du bon mot qui m'ont un jour ou l'autre beaucoup inspiré.

Les mots chantés:
- Katerine
- Franck Monnet
- Jacques Brel
- Georges Brassens

Les mots dits:
- Ariel Wizman
- Edouard Baer
- Moi

Les mots écrits:
- Frédéric Beigbeder
- Henry Miller
- Charles Bukowski
- Paul Auster