vendredi 31 juillet 2009

Les voies du Seigneur sont impénétrables.

Mathieu c'est un beau nom pour un prêtre, alors appelons le ainsi. Mathieu est un beau prêtre, athlétique, jeune, un regard bleu qui fait fantasmer les ménagères le dimanche matin. Il n'en a jamais profité, et ça ne lui manque absolument pas. Il n'a jamais connu l'amour, il n'a jamais connu la chair. Le Seigneur est venu "le cueillir" avant, comme il l'explique parfois aux jeunes de son aumônerie. D'ailleurs ce soir c'est avec eux qu'il a passé la soirée. Deux fois par an, il organisait une fête avec les jeunes paroissiens, histoires de leur montrer que l'église sait aussi profiter de la vie, et que le Seigneur aime bien les gens qui s'amusent. C'était une fête réussie, il y avait de la musique, des jus, et des sodas. Certains avaient apporté de l'alcool en douce, et ils les avaient sermonnés l'air de rien, comme s'il parlait à lui même. Les bouteilles étaient rentrées dans les sacs et n'en sortirent sûrement qu'après qu'il eut le dos tourné. Ces rassemblements étaient l'occasion de prendre le pouls de la nouvelle génération. De savoir qu'elle direction prenait le monde. Avoir des conversations "Off" sur des sujets variés. C'était un moment rare qu'il appréciait entre tous. Dimanche prochain il redeviendra à leurs yeux le Père Gardet, qui radotera les mêmes préchi-précha, dans un habit d'un autre temps...Mathieu vérifie une dernière fois qu'il a bien verrouillé les portes de la salle de l'aumônerie, puis il sort un paquet de cigarettes d'une poche de sa veste. Il regarde alentour et allume une cigarette avec un air ravit. C'est son pêché mignon, il en fume une de temps en temps, en se promenant dans sa rue déserte le soir. Et puis une grande camionette blanche s'arrête à sa hauteur. "Vous avez du feu mon Père?" lui demande une voix de femme. Il se rapproche et fait le tour pour voir qui lui parle et lui apporter le briquet. Alors qu'il est à hauteur du siège conducteur, trois paires de bras le saisissent par derrière. Tout va très vite. Une serviette trempé de chloroforme est appliqué sur sa bouche et son nez. Il crie, mais le tissu est appliqué avec fermeté et seul un faible son traverse. Ses forces l'abandonnent. "Seigneur protégez moi!" pense-t-il une dernière fois avant de tomber, inconscient.

Ce soir Mathieu Gardet va mourir...De plaisir. Kidnappé par Katsumi, Clara Morgane, Oksana, et Yasmine lors d'une opération commando, le Père Gardet va être amené dans un lieu inconnu puis violé en groupe par une vingtaine de stars de l'industrie pornographique française. Une nuit sans fin, aux tortures et humiliations multiples. Un bain de champagne qu'il devra prendre nu sous le regard avide de jeunes succubes lascives au corps de rêve, qui laveront chaque parcelle de sa peau avec leur langue chaude et nerveuse. Des paires de seins et des sexes humides à caresser et lécher toute une nuit durant, tandis que d'innombrables bouches viendront aspirer sa vie. Et puis un coït extatique, fiévreux, sans fin, qui repoussera le corps vierge du pauvre Mathieu dans ses derniers retranchements. Les yeux bandés, il sera relâché vers quatre heures du matin, au hasard des rues parisiennes. Souillé, exsangue, il regagnera, en état de choc, le pas mal assuré, son domicile, sa paroisse. Mathieu ne sera plus jamais le même...Mais que voulez-vous, il faut bien que les hardeuses décompressent un peu de temps en temps. Elles font ça une fois par mois. Le vendredi soir. Elles se réunissent en petite tenue sexy et décident de kidnapper un puceau au hasard dans Paris. Pour le violer en groupe et l'initier aux plaisirs de la chair. Enfin, c'est ce que j'imaginais quand j'étais jeune. Je les regardais, les yeux brillants et le sexe droit, s'ébattre sur mon écran d'ordinateur, déesses du sexe, amazones des temps modernes, et j'espérais qu'un jour, elles me choisiraient et viendraient m'emporter. Mais elles ne sont jamais venues...Salopes!

mardi 28 juillet 2009

Un jour comme un autre...

Ca avait commencé dès le matin au réveil. En sortant du lit, il lui manquait son pied gauche. Des petites choses comme ça qui font qu'une journée commence mal.
- Tu n'aurais pas vu mon pied chérie? lui avais demandé Nicolas en cherchant sous le lit.
- Hier soir, tu l'as pris un court moment et ensuite tu t'es endormi. Je ne sais pas ce que tu en as fait moi. Avais répondu Elise en changeant le filtre de la cafetière. Une brave fille cette Elise, elle supporte toutes les excentricités de son copain avec flegme. Une jolie fille un peu bête, mais pleine de bon sens. Sans son café elle n'arrive jamais à rien, alors elle s'en prépare un avant d'aider Nicolas à chercher son pied.


Il était dans la douche. Les trente minutes qu'il a passé à fouiller le duplex ont finit par le mettre de franchement mauvaise humeur. Nicolas n'a pas eu le temps de prendre un café, lui, il a juste eu le temps de prendre le bus. Un bus plein de gens qui lui ressemblent, les coins de bouche tendant vers le bas, les yeux vitreux. Il n'a même pas eu le temps d'enfiler de vêtements, ça lui arrive souvent. Mais le temps c'est de l'argent, il lui suffira donc d'arriver en avance pour pouvoir s'acheter un costume flambant neuf une fois arrivé à la gare. Soudain quelque chose vient s'écraser violemment contre son crâne dans un bruit mat.
- Jeudi! s'exclame-t-il en se protégeant la tête avec les mains.
- Quel sale temps pas vrai? lui adjoint son camarade de bus avec une mine compatissante. Ca faisait longtemps qu'il n'avait pas plut des cordes par-ici. Celles-là ont même des noeuds dites-donc.
Nicolas contemple le noeud marin qui git à ses pieds en songeant qu'il devra aussi s'acheter un parapluie.


Le nez dans sa feuille, Nicolas a du mal à respirer, alors il recule un peu. Voilà, c'est bien mieux maintenant. Enfin pas vraiment. Sur la feuille il y a des chiffres et des lettres de différentes tailles, assemblées aléatoirement en cercles concentriques, qui tournent en sens inverses les uns par rapport aux autres. Il ne comprend pas ce qu'il doit faire. La seule indication lisible est le titre: "CECI EST UN TEST", écrit en caractère gras, italique souligné, et police gothique. Bien qu'il ai étudié le norvégien trois années durant, il ne comprend pas bien ce qu'il doit faire. Les gens autour de lui grattent frénétiquement des piles de feuilles de brouillon avec leurs ongles acérés. Ce sont tous des rapaces, il paraît que c'est ce que recherchent les employeurs dans son secteur. Résigné, Nicolas regarde au-dehors, à travers la large baie vitrée du bureau dans lequel il l'ont installé. Il a arrêté de pleuvoir. Les nuages ont de jolis sourires et de longs cheveux soyeux. Il fait beau.


- Bien, montrez moi votre CV jeune homme. Lui demande le RH à grosse tête. Nicolas lui pointe du doigt un bout de papier qui traine sur la table.
- Très bien jeune homme! s'exclame-t-il étonné. Vous avez un superbe sens de l'observation. Il était, en effet, sur la table! Il marque une pause, admiratif, avant de reprendre. Je vois également que vous n'avez fait aucune faute à notre test de logique.
- Je n'ai répondu à aucune question Monsieur...Répond Nicolas d'un air las.
- Oui mais au moins, vous ne chiez pas sur les sièges, et vous ne foutez pas des plumes partout comme les autres! Il part soudain dans un grand rire vaginal, aigu et hoquetant. Il rigole tellement bien qu'on dirait qu'il va s'étouffer. Nicolas, pragmatique se lève et fait le tour de la table. Il lui assène une grande gifle puis va se rassoir.
- Vous m'avez sauvé la vie! J'ai failli mourir de rire! Comment avez-vous su?
- Vous étiez bleu Monsieur...Et puis vous ne respiriez plus...
Le RH essuie du revers de la manche les quelques larmes qui glissent contre sa joue et reprend son souffle, un sourire goguenard aux lèvres.
- Vous me plaisez beaucoup jeune homme!!
- J'ai 67 ans Monsieur...
- Et bien moi j'en ai 35. Voilà, les présentations sont faites!
Le recruteur à grosse tête se lève et lui tend la main, visiblement ému. Nicolas l'imite sans trop de conviction. Ils se serrent la main.
- Vous commencez demain! A bientôt!


Sur le retour il avait plut aussi, mais des chiens et des chats cette fois, car il y avait un anglais dans le bus. Il avait raconté sa journée à Elise. La pluie, les rapaces, le RH à grosse tête...Elle avait sourit et l'avait embrassé tendrement.
- Tu as passé une dure journée...euh...
- Nicolas.
- Oui, c'est ça! Tu as passé une dure journée Nicolas. Prends un bon café et ça ira mieux.
Le café semblait régler tous les problèmes d'Elise, mais pas les siens. D'ailleurs que faisait elle à la maison toute la journée à part en boire des litres entiers?
- C'était un entretien pour quoi au fait? lui demande-t-elle soudain en amenant la cafetière à sa bouche.
- Je ne me souviens plus...Je verrai demain.

lundi 6 juillet 2009

Je mange un chien...

C'est fou cet amour que j'ai pour les titres idiots, cette propension que j'ai à tenter de créer des effets d'annonces. Une volonté farouche de forcer le décalé, de faire l'imbécile et de jouer avec les mots, les sons, juste pour le plaisir de tapoter mon clavier. Une sorte de branlette de l'égo en somme? C'est marrant, parce que si j'avais prononcé la phrase précédente à haute voix, on aurait pu croire que je tentais de masturber un jouet danois, alors qu'en fait il n'en est rien. C'est fascinant non?

Bref, ce penchant, un brin déviant, pour les associations de mots peu orthodoxes me vient de la petite enfance. C'était une belle époque. Un âge d'or pour les extravagants du langage et les rigolos rigolards. Un temps où un "bébé cadum", ou encore un "prout chat rideau" ou quelques autres expressions farfelues bien placées rendaient un quidam populaire, drôle, charmant, voir parfois puissant. C'étaient les balbutiements du langage. Les mots n'avaient pas de sens réel, mais possédaient une sorte de pouvoir magique. Il fallait trouver la combinaison lexicale parfaite, dans le bon ordre et dans les bonnes proportions pour obtenir un effet maximal. Mon style, ainsi que les fondements de mon humour proviennent de cette époque, où, chaque enfant était à la fois un poète visionnaire et un Jean-Marie Bigard en puissance.

Pourquoi je vous parle de tout ça? Parce que j'avais rudement envie d'écrire et ce depuis quelques temps. D'ailleurs, quel est le crétin qui à inventé cette expression? "Rudement"...Parfois à force de les entendre ou de les dire, les mots perdent de leur sens et deviennent d'étranges étrangers. Et je dois dire que le malaise qui en découle est une de mes grandes drogues. Redécouvrir un mot est toujours une grande joie, vous ne trouvez pas? Mais je m'écarte du sujet (y en a-t-il un au moins?). Donc, j'avais envie d'écrire, et après le visionnage cette après-midi du film 'La Bostella', je me suis dit qu'il était temps de s'y remettre. Edouard Baer est un type sympa qui m'inspire énormément et je lui dédicace ce petit article inutile, qui n'a aucun autre but que celui de m'épancher.

Et surtout un joyeux Noël!